Présentation

Italie • Né en 1971

C'est déjà demain

Pendant des siècles, l’humanité se rassemblait autour d’une même espérance chevillée au corps : celle qui veut que le futur sera mieux que le présent. Que ce qui va être pansera les plaies de ce qui a été. Pourtant, au terme d’un siècle où les sauts technologiques n’ont jamais été aussi nombreux et à l’aube de celui qui a vu naître les plus grands bouleversements du statu quo dans tous les domaines (éducation, médecine, conquête spatiale, alimentation…), l’un des symptômes caractéristiques qui frappe les sociétés occidentales est la perte d’espoir d’un avenir meilleur.

Ce sentiment dépasse de très loin les frontières des mouvements militants animés par une jeunesse angoissée et s’immisce dans toutes les strates de la société. Aujourd’hui, les évolutions de la technologie n’émerveillent plus. Au mieux, elles indiffèrent. Au pire, elles effraient. Devant ce constat, la question mérite d’être posée : quelle différence entre progrès et innovation ?

C’est en tout cas cette interrogation que soulèvent les photographies de Luca Locatelli présentées dans cette exposition. Si cette image d’une ferme
à éoliennes perçant l’écume de la mer vous fait penser à Tenet de Christopher Nolan, si celle des dizaines d'avions entassés sur un terrain vague
aux États-Unis évoque une scène de film post-apocalyptique, si ces cités futuristes surgies des sables rappellent étrangement un décor de Star Wars,
ce n’est pas un hasard. Pour cette série débutée en 2011, le photographe italien, collaborateur fréquent du National Geographic et dont le travail a été consacré par un prix au World Press Photo, s’est inspiré de l’esthétisme des films de science-fiction pour déclencher chez le spectateur un débat critique sur l’équilibre précaire de l’humanité sur Terre. Et contribuer à nous redonner espoir, aussi et surtout.

GARAGE

Luca Locatelli