Présentation

États-Unis / France • Né en 1955

50 ans de photographie

Il est cruel de toujours les rassembler ; mais il est impossible de vouloir les séparer. Dans la galaxie du photojournalisme, David et Peter Turnley sont deux étoiles d’un même système solaire. Jumeaux nés dans l’Indiana aux États-Unis, ils ont embrassé la carrière de photographe au même moment, en 1973, en travaillant ensemble, à tout juste 17 ans, sur la même rue : McClellan Street, l’une des artères les plus pauvres de leur ville natale de Fort Wayne.

Depuis, les deux hommes ont chacun fait leur propre chemin en se séparant et en se retrouvant parfois au même endroit – comme début mars 2022, après l’invasion russe en Ukraine. Deux carrières exceptionnelles, auréolées des prix les plus prestigieux et des dizaines de reportages remarquables publiés dans les journaux du monde entier. Avec dans leurs regards, cette même empathie pour celles et ceux qu’ils ont côtoyés. La Gacilly ne pouvait que rendre hommage à ces maîtres de la photographie qui célèbrent, cette année, un demi-siècle au chevet de l’humanité et au service de la photographie.

La condition humaine

Son premier reportage pour Newsweek l'emmène en Inde où il doit couvrir, en 1984, les funérailles de la première ministre Indira Gandhi, assassinée par ses propres gardes du corps, ainsi que les violences qui émaillèrent le pays après cet acte terroriste. Un tournant dans sa vie : les 15 ans qui suivent ce reportage, il continuera à travailler pour le magazine dans plus de 80 pays. 

Manifestations sur la place Tian'anmen, génocide au Rwanda, guerre civile et famine en Somalie, l’apartheid et sa chute en Afrique du Sud, conflit
israélo-palestinien, guerre de Bosnie-Herzégovine, Tchétchénie, guerre du Golfe… Jusqu’au 11 septembre 2001 à New York. Plongé dans
le bouillonnement permanent des affres du monde, Peter Turnley a rapporté des images, certes d’actualité, mais pas seulement. Lors de ses voyages, c’est aussi et surtout la condition des hommes et des femmes dont il témoigne. De l’Histoire, toujours cyclique, et de ses fidèles compagnes : la détresse des exilés, le regard perdu des malades de la Covid, la misère de ceux qui ont tout perdu et cette étonnante force de toujours savoir se relever.
Les couleurs des photos indiquent une époque, mais ce qu’elles montrent n’a pas d’âge et pourrait avoir été pris aujourd’hui, dans l’une des trentaines
de zones de conflits officiellement recensées par l’Organisation des Nations Unies.

Ce que ces pépites de vie nous montrent ne doit pas nous résigner. Bien au contraire. Elles prouvent une chose que l’Europe avait malheureusement oublié jusqu’au 24 février 2022 : que la Paix doit être chérie et – surtout – qu’elle ne doit jamais être tenue pour acquise.

GARAGE

Peter Turnley

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