Présentation

« Un vol d’oiseaux au long cou et au plumage blanc annonce le lever du jour, et la lagune se couvre d’un épais manteau de brume. Devant moi, Chan K’in, terriblement silencieux, observe ce paysage, savourant la magie du moment. Puis il me regarde, et un doux sourire illumine son visage. Ce sourire sera bientôt – ou peut être l’est-il déjà – celui d’une époque révolue où les Hach Winik vivaient en hommes libres.»

D’origine catalane et après des études de photojournalisme à Paris, Miquel Dewever-Plana a choisi de s’investir dans la lutte pour les droits indiens. À partir de 1995, parcourant le Mexique et le Guatemala, il s’est consacré à l’étude de la trentaine de composantes du peuple maya. Depuis 1999, il photographie son rêve d’enfant : les Indiens Lacandons, ces Hach Winik ou «véritables hommes» qui vivent dans la forêt du Chiapas, au sud du Mexique. Dans le village de Naha, il assiste peu à peu aux changements subis par ce microcosme sous la pression des paysans sans terre, des colons fermiers, des touristes et des évangélisateurs chrétiens.

Des séjours réguliers qui lui ont permis de lier avec eux une relation de confiance réciproque. Ses photographies témoignent d’un mode de vie millénaire en voie de mutation. Plus proche de l’invitation au voyage que d’une démarche scientifique ou ethnologique, ses images nous plongent dans l’univers d’un peuple aux traditions ancrées mais fragilisées par les effets de la mondialisation.

Miquel Dewever Plana, membre de l’agence Vu, a reçu le “Prix Journalisme et Droits de l’Homme” pour son travail au Guatemala “La vérité sous la terre : le génocide silencieux” en 2008. En 2010, il a obtenu le Getty Images Grants pour son nouveau projet «L’autre guerre », une plongée au coeur des maras, ces gangs ultra-violents d’Amérique latine.