Présentation

Fondée en 1991 par trois photographes, Claus Meyer, Ricardo Azoury et Rogério Reis, l’agence Tyba doit son nom à une expression des indiens Tupis, qui signifie la multitude. Travaillant exclusivement sur le Brésil, et fournissant des images pour l’ensemble de la presse du pays, elle représente aujourd’hui plus de 150 photographes et a constitué un fonds d’archives de 800 000 photos, sur le patrimoine naturel, les problèmes d’écologie, et les villes.

Pas étonnant que le Brésil soit l’hôte des grands sommets environnementaux. En 1992, le monde s’inquiétait d’une déforestation accrue de l’Amazonie, et le poumon vert de la planète accueillait alors les urgentistes de l’environnement à son chevet. Vingt ans plus tard, le Brésil s’est affirmé comme la sixième puissance économique mondiale, il compte près de 200 millions d’habitants, et bat tous les records de croissance, séduisant les investisseurs et développant ses industries. Reste que, pour faire face à tous ces défis, le plus vaste pays d’Amérique latine a du considérablement se transformer : il a fallu aménager des axes routiers à travers les forêts, repenser le territoire des populations indigènes, remodeler les paysages pour extraire les ressources naturelles, étendre les villes devenues de véritables mégapoles, affronter un nouveau siècle prometteur. On comprend mieux pourquoi, avec Rio + 20, les dirigeants brésiliens ont souhaité que le centre de gravité du sommet ne soit pas l’écologie, mais l’économie et le développement. En clair, il ne s’agit plus de parler de l’Amazonie et des espèces en danger, mais de réfléchir aux modes de production industrielle des pays émergents. Et à la meilleure façon d’insérer les centaines de millions de nouveaux consommateurs apparus depuis vingt ans. Pour montrer le visage de ce Brésil nouveau, de ce géant de demain face aux questions environnementales, il semblait naturel que le Festival de la Gacilly donnent la parole, ou plutôt l’image, à l’une des plus importantes agences brésiliennes : Tyba. Ses photographes nous montrent certes la beauté d’une terre flamboyante et riche, mais aussi ses mines fourmilières, la destruction des forêts, le réaménagement des centres urbains, la concentration démographique, un pays-continent résolument tourné vers l’avenir !
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