Présentation

Russie • Née en 1985

Hyperborea

Hyperoborea, c'est un voyage au bout de la nuit. Une nuit sans fin, celle de l'Arctique russe qui peut durer plusieurs semaines sans jamais voir un rayon de soleil. C'est une nuit blanche aussi ; avec ses effets de lumières étranges qui embrasent le ciel. D'où ce titre, tiré de la mythologie grecque : Borée
(le vent du nord) et hyperboréens (ceux qui vivent au-delà des souffles du froid de Borée).

Avec le travail d'Evgenia Arbugaeva, photographe russe ayant grandi en Sibérie dans la ville portuaire isolée de Tiksi sur les côtes de la mer de Laptev, c'est à la rencontre de ces "hyperboréens" que nous partons.

Il y a d’abord Slava, un homme dévoué vivant dans la solitude d'un poste météorologique isolé dans le Grand Nord. Nous découvrons aussi les gardiens d’un phare sur la péninsule de Kanine, qui vivent avec leurs chiens. À Dikson, une ville fantomatique plongée dans l’obscurité et abandonnée à la suite de l'effondrement du bloc soviétique, ce sont des aurores boréales surréelles dignes des auspices de quelques dieux nordiques aux noms oubliés, qu’Evgenia Arbugaeva capture à travers son objectif. Puis, aux confins de la région de Tchoukotka, la photographe a pu rencontrer la communauté Tchouktche qui continue de maintenir les traditions de ses ancêtres en vivant de la terre et de la mer, avec de la viande de morse et de baleine comme principales sources d’alimentation.

Ce travail, au carrefour du documentaire et d’un réalisme magique, nous montre la fragilité et la résilience de la terre arctique et de ses habitants.
En utilisant une grammaire visuelle empruntée au photojournalisme, mais qui renvoie en permanence à la fable et au mythe, Evgenia Arbugaeva révèle les liens ineffables entre ciel et terre, lumière et obscurité, nature et culture.

JARDIN DES MARAIS

Evgenia Arbugaeva