Présentation

Jean-Marie Huron a débuté comme photo-reporter au Figaro en 1987. Il suivit le renversement de Ceaucescu en 1989 pour l’agence France Presse. En 1995, il intègre l’agence Editing et enchaîne de nombreux reportages.

Depuis plus de dix ans Jean Marie Huron explore les sensations provoquées par sa confrontation aux éléments, terre, eau, pierre, végétation, ombres de nuits et lumières, nature encore humide, roches polies et matières décomposées. Le travail présenté dans ce recueil est une nouvelle aventure, l’objet d’une nouvelle expérience.
Jean Marie a découvert l’univers irréaliste sous-marin. Un monde étrange ou le photographe recueille aussi l’effet du silence, l’effet du glissement comme celui des résistances. Images sousmarines, images prises dans l’eau, sous l’eau, au fond de l’eau, là où les courants se conjuguent ou s’affrontent ou s’attirent puis s’éloignent. Là où les êtres vivant prennent des proportions gigantesques et où les plantes surgissent comme autant de présences subtiles et inattendues.Le noir et blanc éloigne encore ces images d’une représentation tangible.Ce monde a sa propre vie et Jean marie Huron retient sa respiration, guette et cadre dans un esprit engourdi par la fascination. Pas de bouteille d’oxygène, le photographe cherche à être au plus près de cette nature, à se confronter à ses plus excessives réactions, et il s’adapte. Les tableaux se succèdent comme autant de visions nouvelles, mais chacun d’entre eux se compose, se constitue, s’assemble pour être unique ; très loin de l’image animalière ou végétale, loin d’une représentation bleue nuit des mers lointaines et limpides. Il se place dans les méandres de l’eau et sur le passage des poissons et les étendues de plantes capricieuses. Cet univers se parcoure souffle retenu, en apnée, sans bruit et sans odeur, juste un peu de sel et de froid pour réveiller le corps, et l’obligation de ne pas se perdre et retrouver, à temps, la surface. La photographie comme expérience et comme objet d’exploration, avec la naissance du monde comme objet de préoccupation.
Serge ChallonDirecteur de l’agence Editing
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