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AUSTRALIE • NÉ EN 1984

FEUX ET CONTREFEUX

Entre juin 2019 et mai 2020, la saison des incendies de brousse en Australie fut tellement violente que les spécialistes l’ont renommé "Black Summer" : l’été noir. 24,3 millions d’hectares ravagés, plus de 3 000 bâtiments détruits, 88 milliards de dollars australiens en pertes économiques, 34 personnes décédées et 3 milliards de vertébrés terrestres tués : c’est l’un des événements les plus catastrophiques recensés dans l’histoire récente du pays.

Le photographe Matthew Abbott a immortalisé ce tragique événement et a remporté un prix au World Press Photo pour son image d’un kangourou courant devant une maison en flammes.

Devant cette situation, beaucoup de membres du gouvernement ont tenté de nier, ou d’ignorer, le lien entre le changement climatique et la hausse du nombre de feux, ainsi que leur ampleur. Mais dans un article publié dans la revue scientifique Nature, en 2021, un collège de chercheurs démontre que l’activité des incendies en Australie est fortement influencée par la grande variabilité climatique ; et que la modification du climat a le potentiel d’altérer encore plus la dynamique de ces incendies.

Face à cette réalité, et si la réponse se trouvait dans les pratiques ancestrales pratiquées par les Aborigènes depuis des temps immémoriaux ? Ce peuple indigène, dont la culture est l’une des plus anciennes sur la planète, a ravivé la pratique originelle du brûlage pour préserver et amender ses terres natales - et contribuer au développement de ses communautés. Des pratiques analysées et améliorées par des scientifiques qui les perfectionnent et les préconisent. Ainsi, au début de la saison sèche, ces hommes et ces femmes ne luttent pas contre les incendies. Ils les provoquent, afin de mieux les contrôler. Face à cette multiplication des forêts qui s’enflamment, le feu n’est alors plus seulement un problème : il devient également la solution.



JARDIN DES MARAIS

© Matthew Abbott • Exposition Feux et contrefeux