Présentation

On ne présente plus Robert Capa. Modèle absolu de tous les photojournalistes, il est l’auteur de certaines des images les plus marquantes du XXème siècle, comme celle de ce milicien républicain abattu en pleine course pendant la guerre d’Espagne en 1936, de cette femme française tondue après la Libération et vilipendée par la foule pour avoir eu un enfant d’un soldat allemand, ou celle de ce soldat américain débarquant sur Omaha Beach en Normandie le 6 juin 1944, dont nous célébrons cette année le 70ème anniversaire. Cet infatigable bourlingueur, de son vrai nom Endre Friedmann, naquit en Hongrie il y a tout juste cent ans. Contraint de quitter son pays sous le joug de la dictature de l’amiral Horthy, il se forme au journalisme, s’installe un temps en Allemagne qu’il fuit avec l’arrivée du nazisme, et choisit Paris où il fait la connaissance des photographes Henri Cartier-Bresson, André Kertész, David Seymour et de sa compagne Gerda Taro qui lui trouvera son pseudonyme de Robert Capa, l’idéal pour se faire passer pour un photoreporter américain.

Après-guerre, les États-Unis deviendront son pays d’adoption, et il participera à la création de l’agence Magnum Photos, où, c’est une première, chaque auteur conserve les droits sur ses images.« Si une photo n’est pas assez bonne, disait-il, c’est qu’elle n’a pas été prise d’assez près. » Capa est passé maître dans l’art de l’instantané, toujours au cœur de l’action des grands conflits de son temps. Le Festival de la Gacilly a voulu prendre le contrepied de cette vision du photographe de guerre, en privilégiant des images de paix, de bonheur qu’il réalisait entre deux éclats : les
travaux des champs en Ukraine, des gamins de France riant aux éclats sur une carcasse de moto, les amoureux des kibboutz israéliens, les suiveurs du Tour de France, les belles de la Place Vendôme. Car Robert Capa, avec le génie photographique qui le caractérise, c’est aussi ça : un amoureux des petits moments heureux du quotidien, une parenthèse de douceur…
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